Elle serait actuellement emprisonnée avec 6 autres femmes dont le seul
crime est d’avoir répondu à l’appel d’ONG, associations et syndicats palestiniens, qui les ont
invitées à se rendre en Palestine pour commémorer l’avis historique de la Cour Internationale de
Justice de La Haye du 9 juillet 2004 condamnant le mur.
Cet avis n’a pas empêché, depuis 7 ans, les autorités israéliennes de poursuivre la
construction de ce mur en territoire occupé, violant ainsi continûment le droit international. Ces
personnes venaient manifester leur solidarité avec les victimes d’une des occupations militaires
les plus longues de l’histoire contemporaine. Leur action, solidaire et non violente, avait pour but
de rejoindre les citoyennes et citoyens palestiniens dans le territoire occupé de Cisjordanie,
comme d’autres européens ont tenté de le faire avec la flottille à destination de Gaza.
Les autorités de certains Etats membres de l’Union Européenne, ainsi que des compagnies
aériennes européennes, ont répondu aux injonctions du gouvernement israélien en acceptant
d’interdire aux passagers européens, inscrits sur des listes établies par Israël, d’embarquer sur
les vols à destination de Tel-Aviv à partir de différentes villes européennes. D’autres ont été
arrêtés ou refoulés à l’aéroport Ben Gourion, au seul motif d’avoir indiqué à leur arrivée, de
manière honnête et transparente, leur intention de visiter les familles palestiniennes organisées
pour les accueillir. Nul ne sait sur quelles bases de telles listes – qu’il faut bien appeler un
fichage - ont été dressées. De quel crime accuse-t-on ces citoyens, si ce n’est celui de solidarité
internationale et celui du désir - répréhensible ?- de circuler librement en Cisjordanie.
Il est évident que ces voyageurs auraient préféré se rendre à l’aéroport de Gaza
directement, si l’armée israélienne n’avait complètement détruit le terminal et les pistes de
l’aéroport il y a dix ans, forçant ainsi toute personne souhaitant se rendre en Palestine à passer
par l’aéroport de Tel-Aviv.
Il est scandaleux qu’un Etat qui prétend à un partenariat privilégié avec l’UE, se permette de
violer ainsi les droits des citoyens européens : le droit à la circulation, le droit à l’expression
politique pacifique de leurs opinions, le droit à la solidarité et la défense du droit international. Et
Ceci avec la complicité de certains Etats membres de l’UE qui se soumettent, sans réserve
aucune, aux injonctions des dirigeants israéliens.
L’Association France-Palestine Solidarité Trégor dénonce ces pratiques dignes des pires
dictatures militaires et exige la libération immédiate de notre camarade Juliane Nicolas et de
ses co-détenues ainsi que le respect de leur droit à se déplacer librement dans les territoires
palestiniens occupés par Israël. [1]
Pour l’AFPS-Trégor, Jean-Do Robin